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Affichage des articles du octobre, 2013

le bleu est une couleur chaude...

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arrivée à 6h00 dans le noir, passage de la porte des vestiaires, regard furtif dans les miroirs, silhouette et visage chiffonnés sous les néons, m'en fous, suis seule, ou presque... la dame au visage triste est là, assise sur son banc, terminant de lacer ses baskets, elle est déjà prête, elle me sourit et cet indéfinissable sourire de 6 heures du matin provoque en moi une joie douce et bleue comme l'eau de la piscine dans laquelle je vais m'oublier pendant 45 brasses coulées.  je passe mon maillot rose, enfile mon bonnet rouge et blanc, prends mes lunettes et me précipite vers le bassin. 6 heures et 5 minutes, je suis la première, le bleu m'appartient, il est à moi. je saute, je glisse, me laisse couler et porter par les remous de l'eau, oublie qui je suis, où je suis, je compte, ne fais que compter. 10. 20. 30. 40. 45... je ne suis qu'un tissu rose au ras de l'eau. je fixe la ligne blanche au fond du bassin, elle est la cadence de mon souffle, ma pau

La petite histoire du jour

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Photo : Aëla Labbé Voici un nouveau jour, se dit-elle rouge, il sera murmure-t-elle L'habillant de son matin vierge de tout dédain lui mettant son habit de mi-saison elle pose un peu de rouge sur le marron car bien triste est cette couleur à vous donner des hauts-le-coeur Le jour était né rouge sang et le rouge s'effritant lentement il s'était fait gris sans aucun préavis Un beau jour, je jour fané décida d'aller se baigner il trouva un cours d'eau qu'il fendit d'un léger saut tout à son rêve d'éclat il ne sentit pas la boue sous ses pas il se laissa doucement flotter porté par le courant velouté certain de retrouver le flamboyant des tout premiers temps quand vierge de tout dédain il tendait la main Atteignant une rive déserte le jour se secoua d'un geste alerte Les gouttes sur le sable blanc le stoppèrent dans son élan rouge ou gris, il ne serait plus même pa

De ceux

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photo : Arika Inaoka il y eut sept jours où elle vit tour à tour des enfants  grands ou petits, qui n'avaient pas d'élan leurs parents au devant cherchant leurs enfants les beaux, les forts, les enfants de leurs parents mais ni beaux, ni forts, ils n'étaient  en dehors, en dedans, ils restaient souriant et sautillant, ils se heurtaient aux autres, entre eux, à jamais retardé handicapé mélancolique épileptique pas d'avenir, sans avenir inutiles, leurs sourires plus tard, ce sera pire surtout ne pas le dire l'anormal ne fait pas mal sur nous il s'étale de nous il détale fuyants et tremblants pleurant leurs enfants tombés en naissant, au bord s'accrochant avec eux, diminuant contre eux, agissant tout à leurs plans de futur retentissant aveuglés par leur douleur de parents de malheur, de maudits géniteurs, ils écumaient de rancoeur le septième jour, le dernier malheureux lev